LaTrompette naturelle

 


Trompette et son bocal,
gravure de l'Harmonie Universelle
de Marin Mersennes, Paris 1636

C’est un instrument d’une grande simplicité apparente, sans trous ni clés, ni pistons, les notes étant uniquement produites par le contrôle du souffle et des lèvres de l'instrumentiste. L’échelle des sons ainsi obtenus, nécessairement limitée, correspond aux harmoniques naturelles ou “partiels” du fondamental. Certaines notes doivent même être corrigées par l’interprête de façon à s'adapter au tempérament des autres instruments (accords inégaux des notes de la gamme) caractéristiques des instruments anciens.

Des notes non-harmoniques ou factices n'existant pas dans l'accord naturel de l'instrument peuvent en outre aussi être obtenues en fonction des capacités de l'instrumentiste.

 

Deux éléments majeurs caractérisent la trompette naturelle des XVIIeme et XVIIIeme siécles. Son tube est dépourvu de tout mécanisme qui modifie la colonne d'air (coulisse mobile, clefs, pistons, voir même certains systèmes de trous actuellement en usage) et elle était jouée avec une large embouchure à bords plats, très différente de son équivalent actuel. Sous cette forme, elle est encore peu utilisée dans la plupart des orchestres de musique ancienne .


Etendue de la trompette naturelle


Trompette et sa sourdine,
gravure de l'Harmonie Universelle
de Marin Mersennes, Paris 1636

L'inégalité de son tempérament se caractérise donc principalement par :
- des tierces pures
- les harmoniques 7 (si bémol4), 13 et 14 (la5 et si bémol5) qui sonnent bas
- l’harmonique 11 qui est utilisée tantôt comme fa bécarre5 ou fa dièse5.

Par son tempérament spécifique (qui peut choquer les oreilles "contemporaines" habituées depuis longtemps à une division régulière de la gamme en douze demi-tons rendus artificiellement et arbitrairement égaux), son timbre chatoyant et riche qui n'est jamais ni percutant ni surpuissant, la trompette naturelle se distingue nettement de son homonyme moderne.